Botanique
 

Le micocoulier de Provence (Celtis orientalis, Cannabacées)






Le micocoulier de Provence (Celtis australis, Cannabacées) n’est pas mentionné dans le Guide de la flore des Alpes-Maritimes, du Mercantour à la Méditerranée, car ses auteurs (Carles & Thébault, 2012 : voir l’index botanique) le considèrent sans doute comme une espèce non sauvage. Or, la Flore de la France méditerranéenne continentale (2014) décrit cette espèce comme étant « probablement (un) archéophyte », c’est-à-dire une plante présente depuis des siècles dans ce département et plus généralement dans la région méditerranéenne de la France.

Les botanistes ont en effet fixé la date de 1500 pour distinguer conventionnellement les espèces nouvellement introduites, appelées néophytes, de ces archéophytes. Même date que pour les livres incunables, premiers livres imprimés en Europe avant cette date !

Comme le laurier-rose (Nerium oleander, Apocynacées), cette espèce méditerranéenne des Celtis pourrait encore se trouver, bien que rarement, dans un milieu sauvage qui lui convienne depuis le Moyen-Âge. Pour les micocouliers supposés sauvages, il est toutefois difficile de prouver qu’ils étaient au même endroit avant l’an 1500, à défaut de témoins humains, contrairement au cas du laurier-rose. Une espèce de plantes peut passer du statut de plantation à un statut de naturalisation (retour dans la nature), et devient alors une « plante non spontanée ». Pour les micocouliers, il faudrait faire appel à la génétique (séquençage de l’ADN ou de l’ARN) pour en décider.

Le micocoulier de Provence est couramment planté dans les villes et les villages, en général comme un arbre d’alignement. Autrefois, son bois et ses fruits étaient appréciés dans les campagnes. C’est un très bel arbre à feuilles caduques, qui montre ses fleurs et ensuite ses feuilles dès le début du mois d’avril, au niveau de la mer. Son âge peut atteindre plusieurs siècles, comme celui des platanes. Son tronc est lisse, son écorce est grise, son port agréable, et ses feuilles mortes moins gênantes que celles des platanes.

écorce

grise et

lisse

2 stigmates

blancs

2 stigmates saillants

feuilles pendantes,

dentées et

pointues

sépales + étamines

pédoncule floral

feuille

feuille


fleur apétale

5 étamines, chacune en face d’un petit sépale

1

2

3

4

(5)

sépale

sac pollinique

Fruit (drupe)

Autres exemples de Cannabacées : le houblon (Humulus sp.), dioïque.

pistil

Lien sur l’utilisation traditionnelle du micocoulier de Provence : http://fourchedesauve.free.fr/detout.htm